Visite du Musée du Travail à Montfermeil
Dans le n° 8 de la Feuille du Chêne de ce dernier mois d’avril, nous vous avions informés de l’organisation d’une visite commentée au Musée du Travail à Montfermeil. Douze personnes ont répondu à notre invitation, douze seulement serait-on tenté d’écrire, tant la qualité des pièces exposées, leur nombre et leur diversité permettent de se replonger –pour les plus anciens- dans leur environnement de jeunesse. Outillages des vieux métiers aujourd’hui disparus ou totalement modernisés et mécanisés, machines agricoles rudimentaires, et objets de tous ordres tes que nous les avons connus étant enfants… sont rassemblés dans ce musée aux multiples facettes. Mais, commençons par le commencement!
La Maison de l’Horloge
La Maison de l’Horloge –cette dernière ornant la façade du bâtiment– est située à proximité du parc Jean Valjan à Montfermeil et est le dernier vestige de la ferme seigneuriale construite vers 1635.Ce vénérable bâtiment fut restauré en 1925 par Emile Hovelaque, Inspecteur Général de l’Instruction Publique. La partie la plus remarquable de l’édifice est la charpente qui date pour l’essentiel de la construction de l’édifice et dont les poutres maîtresses d’une longueur de 10m sont en fait des poutres de récupération d’ un bâtiment du XIIème siècle. Menacé de destruction à la fin des années 70, le bâtiment est racheté par la ville de Montfermeil qui le conforte et le restaure à nouveau pour en faire un musée des vieux outils. C’est Charles Peyre, président de l’association « Vieux Montfermeil et sa région », qui avec une équipe d’amis a mené la recherche et l’acquisition des vieux outils. C’est donc tout naturellement, qu’à son décès, le musée a pris le nom de Musée Charles Peyre en hommage à son fondateur.
Le travail du bois et du fer
Les salles consacrées au travail du bois et du fer nous reportent pour l’essentiel à un outillage tel que l’utilisaient les artisans au XIXe siècle et de la première moitié du XXe.On peut notamment admirer une impressionnante collection de rabots et autres varlopes et on s’attendrait presque à voir arriver dans la salle le charron pour réparer une roue de véhicule à cheval!
Notre guide nous a indiqué quels instruments utilisait le charron pour cette tâche: un établi de menuisier pour confectionner les diverses pièces de bois en arcs de cercle, qui assemblées constitueront la jante de la roue, un tour à bois à pédale pour tourner l’essieu et enfin d’une forge pour préparer la frette qui sera chauffée au rouge clair. Placée autour de la jante en bois, la frette verra son diamètre diminuer en refroidissant, ce qui la rendra solidaire de la jante. Notre accompagnateur, connaissant à merveille les métiers anciens dont il nous présentait l’outillage, nous a également expliqué le tra-vail du tonnelier et les astuces qu’il employait pour pré-parer les planches en fuseaux et les galber, avec la « bastingue » du tonnelier qui en fait une plane courbée. Il nous a en particulier expliqué pourquoi certains ton-neaux étaient cerclés avec des joncs végétaux et non pas avec du fer: dans le cas des tonneaux contenant de la saumure –pour conserver les aliments– cette dernière aurait fini par ronger le fer, détruisant ainsi le tonneau. Aujourd’hui, les tonneaux sont quasiment analogues mais fabriqués avec des machines plus perfectionnées, même si le principe reste le même Bien d’autres métiers du bois et de la forêt tel les bucherons, fagotiers, vanniers ou encore charbonniers…sont évoqués au travers de leur outillage. On reste en particulier émerveillé devant le talent du sabotier qui ne disposait que d’une planche inclinée pour disposer son bloc de bois et de gouges pour ouvrer le sabot
L’agriculture, les métiers de la ferme et l’équipement de la maison
L’agriculture et les métiers de la ferme constituent égale-ment un des pôles importants du musée Charles Peyre. A l’extérieur du bâtiment on peut contempler araires, charrues, herses, bineuses, batteuses, faucheuses de foin…Les outils de la ferme sont exposés à l’intérieur.et l’on peut admirer de magnifiques barattes et nombre d’outils aujourd’hui disparus tels qu’enclumettes de faucheur pour redresser la lame ou tarares, tables vibrantes pour séparer la balle du grain, ou encore semoir à betteraves…et bien d’autres choses encore dont le détail sortirait du cadre de ce court compte-rendu.
Quant à l’équipement de la maison, le musée regorge de machines à coudre, vieux téléphones, autocuiseurs rudimentaires…et même une machine à friser électrique (ci-contre) !
Au final, une visite passionnante que La Feuille du Chêne