Visite de l’église orthodoxe de Bondy
Un nouveau lieu de culte à Bondy : le 23 novembre dernier, nous étions 25 adhérents à nous retrouver devant l’église orthodoxe de Bondy, où nous avons été chaleureusement accueillis par son prêtre qui nous a conduit à l’intérieur afin de nous faire visiter et de nous présenter le culte orthodoxe. A l’origine dédié au culte catholique, le bâtiment a été ensuite laïcisé en devenant un centre culturel, avant d’être vendu par la municipalité voici quatre ans, pour la création d’une église orthodoxe serbe. Elle devient alors l’église de la Bienheureuse Mère Parascene (sainte d’origine roumaine). La plupart des travaux de rénovation, d’ailleurs toujours en cours, ont été réalisés par les fidèles. Les sculptures en bois, les mosaïques et les icônes ont quant-à elles été conçues et réalisées en Serbie car les formes et les couleurs, en particulier le rouge et le bleu des icônes, doivent être parfaitement conformes à la tradition qui remonte au XI me siècle avec la création d’écoles préparant à cette peinture. Les icônes se définissent comme toute peinture religieuse dans une église orthodoxe exécutée sur des panneaux de bois. Ce ne sont pas de simples objets d’art, mais elles font partie de la liturgie : elles relèvent d’un art sacré fondé sur les symboles de la vision de Dieu et sont donc vénérées comme telles. Rien n’est gratuit dans une icône, tout a un sens, la forme, la composition, les couleurs pour qu’il s’en dégage un mystère. On notera en particulier l’absence de représentation du Christ en croix au profit d’images du Christ ressuscité et glorieux
L’orthodoxie en Serbie, en France… et à Bondy : la conversion des serbes au christianisme a débuté autour de l’an 900. Elle s’est faite lentement car l’abandon des coutumes païennes est toujours difficile. Elle a été favorisée par la fondation du premier état serbe qui leur a permis de pratiquer dans leur langue originelle. A la suite des migrations de l’orient vers l’occident qui ont commencé il y a 150 ou 200 ans, il s’est trouvé que de nombreuses personnes d’origine serbe vivant en France avaient souhaité pouvoir pratiquer leur religion. Ceci a conduit à la venue d’évêques et de prêtres de Serbie. C’est dans ce cadre que l’église orthodoxe serbe de Bondy a vu le jour et a permis aux quelques 5000 personnes de toutes les communes avoisinantes de pratiquer leur culte.
Quelques aspects de la liturgie orthodoxe : le prêtre nous précise à ce sujet que :
- le lieu sacré où le prêtre célèbre la Consécration est séparé des fidèles par une cloison assez haute (iconostase) recouverte d’icônes et n’est pas accessible aux femmes (photo ci-dessous),
- le prêtre célèbre en serbe la messe le dimanche, et donne la Communion sous les
deux espèces avec une petite cuillère pour respecter la tradition,
- les prêtres et les diacres peuvent être mariés, mais, depuis le VII me siècle pas les évêques car leur apostolat a été jugé incompatible avec une vie conjugale.
Un peu d’histoire, la séparation des églises d’orient et d’occident : l’église orthodoxe est une église chrétienne. Elle compte aujourd’hui environ 200 millions de baptisés dans le monde. Ce n’est que vers les XI me et XII me siècles que l’occident et l’orient chrétiens se séparèrent.
Les différences entre l’église orthodoxe et l’église catholique : entrer dans les détails de ces différences sortirait du cadre du compte-rendu de notre visite mais il paraît nécessaire d’en souligner les principaux aspects :
- les principales différences sont bien sûr d’ordre théologique, philosophique et dogmatique, l’église orthodoxe se situant plus dans une stricte orthodoxie, d’où son nom, par rapport aux premiers conciles de la chrétienté. On peut citer à titre d’exemple le dogme de l’Immaculée Conception ou de la primauté du Pape qui ne sont pas reconnus par les orthodoxes pour qui l’autorité supérieure est celle de l’assemblée collégiale des évêques présidée par le patriarche,
- les aspects linguistiques ont également joué un rôle déterminant. En effet, les premières écoles théologiques travaillaient en grec.. Par la suite, les textes ont dû être traduits en latin, puis dans les langues orientales. Ceci s’est traduit par un appauvrissement du message initial, certains mots étant intraduisibles et donc par des divergences d’interprétation.
Françoise CERRATO